En souvenir de 150 ans de pensionnats autochtones le jour du 154e anniversaire du Canada
Quand Phyllis Webstad n’avait que six ans, elle est allée à Mission pour une année scolaire. C’était en 1973. Elle vivait avec sa grand-mère qui n’avait jamais beaucoup d’argent, mais sa grand-mère lui a acheté une toute nouvelle tenue pour aller à l’école. Phyllis a choisi un chandail orange brillant et s’est sentie tellement excitée d’aller à l’école. Quand elle est arrivée à Mission, ils l’ont déshabillée, ont pris ses vêtements et elle n’a plus jamais revu ce chandail orange.
À 13 ans, elle a eu un fils. Comme sa mère et sa grand-mère sont allées dans des pensionnats, elle ne savait pas ce que cela signifiait d’être parent et avait besoin de l’aide de sa tante. À 27 ans, elle a commencé son voyage de guérison. Elle écrit : « Je comprends enfin que le sentiment d’inutilité et d’insignifiance, enraciné en moi dès mon premier jour à la Mission, a affecté la façon dont j’ai vécu ma vie pendant de nombreuses années. Même maintenant, alors que je sais que rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité, j’ai encore parfois l’impression que je n’ai pas d’importance. Même avec tout le travail que j’ai fait! »
C’est une histoire habituellement racontée le 30 septembre à l’occasion de la Journée nationale pour la vérité et la réconciliation. Phyllis a créé Orange Shirt Day à la même date. Mais il est important de raconter cette histoire aujourd’hui, car les effets néfastes des pensionnats autochtones du Canada sont toujours présents et ressentis chaque jour.
À la fin mai, les restes de 215 enfants ont été retrouvés dans l’ancien pensionnat de Kamloops en Colombie-Britannique. Depuis, 715 autres tombes non marquées ont été découvertes dans les pensionnats de la Saskatchewan. Hier, le 30 juin, 182 autres tombes anonymes ont été découvertes près d’un autre pensionnat en Colombie-Britannique. En 2019, il a été signalé que le nombre d’enfants identifiés dans les registres de décès à l’époque des pensionnats autochtones au Canada était d’environ 4 200. Environ 1 600 d’entre eux étaient anonymes. On estime qu’il y en a des milliers d’autres alors que nous continuons à trouver des restes.
Les pensionnats ne sont pas si loin dans le passé que les Canadiens voudraient le croire. Le tout dernier pensionnat autochtone au Canada a fermé ses portes en 1996, ce qui signifie que des personnes de 25 ans aujourd’hui étaient en vie pendant que ces écoles fonctionnaient. De nombreux survivants des pensionnats sont vivants. Et l’abus qui a eu lieu n’est pas un secret, comme le premier ministre John A. MacDonald a dit qu’ils devaient « battre l’Indien hors de l’enfant ». Ce n’est pas dans nos livres d’histoire, cependant.
La même année où le dernier pensionnat a fermé, la Commission royale sur les peuples autochtones a publié son rapport final, dont le cinquième volume présentait une feuille de route vers la réconciliation. Le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada a été publié en 2015 puisque le Canada a échoué à mettre en œuvre les solutions proposées. La CVR contient 94 appels à l’action, y compris la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Il y a encore beaucoup de travail à faire.
Chez Face a Face, nous reconnaissons que les peuples autochtones sont touchés de manière disproportionnée par l’itinérance en raison de notre histoire coloniale, qui comprend les pensionnats autochtones et la discrimination continue. Des enfants ont été volés de leurs familles et traumatisés. Même ceux qui n’ont pas fréquenté les pensionnats font face au traumatisme intergénérationnel et à la transmission du traumatisme historique. Ces atrocités étaient légales et acceptables. Ce n’est qu’en 2008 que le gouvernement canadien s’est excusé.
Plus de 150 000 enfants ont fréquenté les pensionnats au cours de leurs 150 années d’existence. Plus de 6000 enfants sont morts dans le système. Gardons ces chiffres à l’esprit alors que le Canada célèbre son 154e anniversaire.
Pour plus d’information:
Faire un don et du bénévolat:
Centre d’amitié autochtone de Montréal
Autres ressources: