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Comment être bénévole m’a aidé à obtenir admis en Maîtrise

Il y a des gens qui savent depuis leur naissance ce qu’ils veulent faire dans la vie. Moi, par contre, je ne suis pas de ceux-là. Je n’avais aucune idée de ce que je voulais, hormis mon désir d’aider les gens. À ma sortie du cégep, j’ai fait une demande d’admission au baccalauréat en psychologie et j’ai été admise. J’ai adoré ça. J’ai travaillé très fort dans mes cours et j’ai travaillé bénévolement dans des laboratoires de recherche. J’étais si enthousiaste que je croyais sincèrement que je deviendrais la meilleure psychologue à Montréal.

J’ai obtenu mon diplôme avec distinction et fait une demande d’admission au programme de maîtrise du département de psychopédagogie et psychologie du counseling.  La vie était belle. Jusqu’à ce que je reçoive la terrible nouvelle: ma demande d’admission à la maîtrise avait été rejetée. Une fois de plus, j’étais perdue et je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire dans la vie. Je me trouvais devant une année entière officiellement vide et j’ai décidé de me servir de ce temps pour déterminer ce que je voulais devenir. Quelque chose d’intéressant est alors arrivé – deux personnes dans ma vie, sans aucun lien entre elles, m’ont conseillé de me servir de cette année de congé pour bâtir mon CV en faisant du bénévolat dans un organisme communautaire. Comme je ne savais pas vraiment où faire du bénévolat, j’ai commencé à chercher sur le site Web du Centre d’action bénévole de Montréal.

Je suis tombée sur un organisme appelé Face à Face (alias FaF) qui m’intéressait pour deux raisons. D’une part, FaF travaille principalement avec les adultes et puisque j’avais seulement travaillé avec les jeunes jusque-là, ça me donnerait l’occasion d’élargir mon expérience. Ensuite, comme il y avait un certain chevauchement avec la psychologie, ça me donnerait la chance de mettre mes études en pratique. J’ai donc décidé d’essayer. J’ai posé ma candidature, j’ai été retenue, et deux ans plus tard, je suis toujours là.

Les choses ont beaucoup changé en deux ans et FaF, ainsi que d’autres organismes communautaires, a été là pour moi tout au long du chemin. Pendant mon année de congé j’ai été bénévole à FaF deux fois par semaine, j’ai travaillé et j’ai été tutrice bénévole auprès de jeunes en difficulté au sein d’un autre organisme communautaire. Le bénévolat était la meilleure partie de ma semaine. Non seulement on se sent bien d’aider les autres, mais on tisse aussi des liens durables avec des personnes qui travaillent dans la communauté. L’enthousiasme m’a gagnée une fois encore et je savais que le bénévolat au sein d’organismes communautaires m’avait aidé à découvrir qui je suis vraiment. J’y ai rencontré des gens merveilleux et noué des amitiés pour la vie. J’ai également acquis de précieuses compétences interpersonnelles.

J’ai réaffirmé mon désir de travailler avec les populations vulnérables et de faire une différence dans la vie des gens. Grâce à mon travail de bénévole et mon intérêt pour les jeunes, je me suis rendue compte que pour moi, la meilleure façon de mettre en œuvre le changement est par le biais des jeunes, à travers le système d’éducation. Sur la base de cette idée, j’ai déposé une nouvelle demande d’admission à la maîtrise. Cette fois, j’ai choisi l’option recherche et j’ai proposé un projet dans les écoles pour venir en aide aux jeunes en transition qui vivent une situation de vulnérabilité. J’ai aussi demandé une lettre de recommandation aux responsables des bénévoles qui ont gentiment accepté. Quelques mois plus tard, j’étais admise à la maîtrise! À la même époque, on m’a offert un emploi à FaF que j’ai accepté avec plaisir.

Maintenant, j’ai terminé ma première année de maîtrise, je vis dans mon propre appartement, et je travaille à temps plein à FaF cet été. Mon engagement bénévole auprès de deux organismes m’a permis d’en découvrir d’autres qui ont également un impact sur la communauté montréalaise. Il y a de nombreux projets qui sont en cours partout dans la ville grâce aux multiples organismes qui continuent d’aider les gens tous les jours.

En fin de compte, le bénévolat m’a non seulement permis de changer la vie d’autres personnes, il m’a aussi apporté la motivation et le soutien dont j’avais besoin pour changer la mienne.

Source:
Charlie Ohayon