La solitude en pleine pandémie
La pandémie a eu des conséquences néfastes sur la santé mentale de tous. Les gens sont affectés par le stress et l’anxiété de l’isolement, la peur de tomber malade et le deuil de la perte de la normalité ou peut-être de leurs proches. La pandémie a également limité tous les contacts sociaux, l’exercice, le temps passé à l’extérieur et a généralement interrompu nos activités quotidiennes. Cette semaine, le Québec lève sa mesure de couvre-feu «28 jours» après près de six mois.
Mais, même avec l’annonce du plan de réouverture, les effets de l’année persistent. De nombreux Québécois ont déclaré être anxieux de retrouver une vie sociale «normale» après des mois d’isolement. Même s’ils ont la possibilité de socialiser à nouveau, beaucoup continueront de rester à la maison, contribuant à la solitude. D’autres n’ont pas accès à un réseau de soutien qui peut les aider à surmonter ces sentiments et sont déconnectés de leur famille ou de leurs amis.
La pandémie a également empiré des problèmes déjà existants tels que les féminicides et la violence domestique. En avril, 10 femmes avaient déjà été assassinées, et le Québec a déclaré une crise de violence conjugale. La toxicomanie et les surdoses ont également augmenté. Un rapport publié en décembre 2020 a montré que 40% des Canadiens ont eu des difficultés de santé mentale et leur dépendance a augmenté depuis le début de la pandémie. En 2020, 547 personnes sont décédées des suites d’une surdose d’opioïdes au Québec et en Ontario, le nombre de décès par surdose a augmenté de 135%.
Les jeunes et les étudiants ont été particulièrement touchés par la solitude et le sentiment de déconnexion ainsi que par des symptômes d’anxiété et de dépression. La solitude était déjà à la hausse avant la pandémie avec un Canadien sur cinq déclarant se sentir seul en 2018. Des études montrent que les médias sociaux contribuent au sentiment de solitude et d’isolement. Par contre, en distanciation sociale les réseaux sociaux sont souvent leur fenêtre au monde extérieur.
Tout comme les jeunes, les personnes âgées ont été confrontées à la solitude bien avant la pandémie. Ceux qui sont dans les hôpitaux et les maisons de retraite, qui ont été ravagés par la COVID-19, sont particulièrement vulnérables. Leurs familles n’ont pas été autorisées à visiter et beaucoup ne sont pas à l’aise avec la technologie, ce qui augmente les sentiments de solitude et de peur.
La solitude est mortelle. Des études ont montré que la solitude affecte directement l’espérance de vie en affaiblissant le système immunitaire, ce qui peut accroître la vulnérabilité aux maladies et aux infections. Des périodes prolongées de solitude peuvent augmenter les maladies mentales et physiques et avoir un impact sur le cerveau, affectant la performance de raisonnement et de mémoire, l’homéostasie hormonale (qui contrôle la glycémie et la pression artérielle), la quantité de matière grise et blanche du cerveau, ainsi que la connectivité et la fonction. Les risques augmentent au fur et à mesure que les gens restent dans un état de solitude.
Si vous n’avez pas de réseau de soutien ou si vous craignez de reprendre une vie sociale semi-normale alors que la province rouvrira cet été, vous n’êtes pas seul. Face à Face offre des services de conseil et une ligne d’écoute active pour vous offrir la possibilité d’exprimer vos pensées et vos sentiments dans un environnement accueillant et confidentiel. Nous visons à soutenir les individus vulnérables et isolés pour encourager le processus d’autonomisation et de réinsertion sociale.
Nous avons une équipe de stagiaires formés et de travailleurs communautaires qui sont disponibles pour vous écouter et vous aider à surmonter vos difficultés personnelles. Ensemble, nous pouvons identifier vos forces et vos ressources personnelles pour vous aider. Un service de référence est également disponible pour d’autres ressources communautaires et de santé mentale.
Même si vous ne voulez pas de services de conseil et avez simplement besoin de quelqu’un pour vous écouter et parler, n’hésitez pas à appeler notre ligne d’assistance au 514-934-4546.
Autres ressources:
- Service de prevention suicide Canada: 1-833-456-4566 (telephone) | 45645 (Texto, 16h à minuit ET seulement) crisisservicescanada.ca
- Quebec (Francais): Association québécoise de prévention du suicide: 1-866-APPELLE (1-866-277-3553)
- Suicide Action Montreal: https://suicideactionmontreal.org/en/
- Centre d’intervention de crise TRACOM: https://www.tracom.ca/
- Association canadienne pour la prévention du suicide: https://suicideprevention.ca/
- SOS violence conjugale 1 800 363‑9010
- AMI-Quebec https://amiquebec.org/